Mieux vaut en rire, 30 mai 2020

Hold-up climatique et vols aériens, on perd la tête.
Hold-up climatique et vols aériens, on perd la tête.

Chronique de déconfinement 3

 

30 mai

 

La planète a connu 5 extinctions de masse, au cours desquelles une moyenne de 75% des espèces animales et végétales ont disparues. Toutes sont dues au réchauffement climatique.

Certains scientifiques en prédisent une 6°, qui concernerait l’humanité entière et la cause cette fois en serait humaine et non résultant de phénomènes extérieurs comme pour les précédentes ( volcans, astéroïdes…).

Jusqu’à présent on avait fait la sourde oreille. Mais à la faveur de la crise sanitaire du Covid-19, on aurait pu imaginer qu’une prise de conscience allait s’effectuer. Or voilà que dès la deuxième phase de déconfinement, les vieux démons resurgissent. Une juste rémunération des personnels soignants en monnaie sonnante et trébuchante et non en breloque à accrocher au revers du veston, est remise à sept semaines au terme d’une concertation dite de Ségur, du nom où se situe le ministère de la Santé (et non en hommage à l’auteure des Mémoires d’un âne).Les concertations de Matignon en 1936, de Grenelle en 1968 avaient abouti à des résultats considérables en quarante-huit heures ! Peut-être a-t-on simplement voulu se montrer à la hauteur de Georges Clemenceau, pas le père de la Victoire souvent invoqué par ceux qui se croyaient en guerre mais l’auteur de l’adage « si vous voulez enterrer un problème, nommez une commission ».

Donc, les questions les plus urgentes à régler concernent Renault et Air France, l’automobile et l’avion, les secteurs qui contribuent de leur mieux au réchauffement climatique.

Il est vrai que depuis qu’on a besoin de masques, hier parfaitement inutiles aujourd’hui recommandés, il fallait bien en importer puisque rien n’a été fait pour réquisitionner des entreprises qui auraient pu en produire en France. Lavables et non jetables. D’aucuns se réjouissent : « le balai des Antonov 124 ouvre de nouvelles perspectives au transport aérien ». Deux aller-retour par semaine Paris-Shanghai pendant 14 semaines sont programmés. Le vol dure environ 20 heures, facturé entre 26000 et 86000 € l’heure. L’addition risque d’être salée. L’Antonov consomme 260000 litres de kérosène pour alimenter ses quatre réacteurs mais qui se soucie de son bilan carbone ?

A ce rythme-là on aura tôt fait de rattraper le niveau d’émission de gaz carbonique d’avant le confinement.

« Cette crise, malheureusement, exprime très clairement la violence des inégalités sociales qui traversent nos sociétés, renforce encore plus le besoin de réduire les inégalités et de trouver un autre modèle économique, tout simplement ». Thomas Piketty