Chronique de Déconfinement 2
Le monde d’Après commence à prendre figure n’en déplaise à certains qui s’accrochent becs et ongles aux vestiges du monde d’Avant, qui ne veulent pas
comprendre que les réactions en chaine provoquées par le Covid-19 ne font que commencer, comme ils n’avaient pas compris que le réchauffement climatique entrainerait de multiples
conséquences. 1,5 milliard de touristes par an, 1 avion qui décolle toutes les 2 secondes, c’est fini. Moins de touristes c’est moins d’avions, moins d’avions c’est moins de constructions d’avions etc. Déjà, certaines compagnies comme American Airlines sont au
bord de la faillite, Air France abandonne l’exploitation de l’A 380.
« Nous assistons bel et bien à l’effondrement de notre aveuglement, à la fin de ces certitudes confortables qui régnaient il y a quatre mois encore », écrivait hier Fred Vargas.
Encore faudrait-il que chacun en tire les conséquences. « Le low cost est la pire des bêtises pour l’environnement » dit le biologiste Gilles Bœuf qui redoute l’arrivée d’une pandémie
beaucoup plus meurtrière si l’on ne change rien. C’est le moment que choisit Volotea pour annoncer un tarif de 9 € pour un trajet en Corse ; c’est une aberration économique, une
irresponsabilité écologique et un attentat sanitaire. Un collectif de soignants a déclaré dans une tribune : « Il est fondamental de proposer des solutions pour la régulation sanitaire
des flux des personnes qui arriveront en Corse ou en partiront ». Ils lancent l’alerte et c’est leur rôle sinon leur devoir. Les îles ont plus de facilités pour se protéger de la
circulation du virus que les pays continentaux. C’est ce qu’ont compris la Nouvelle Zélande (fermeture totale de ses frontières jusqu’à nouvel ordre), l’Islande (tests, pistage et
quarantaine) et même au Royaume-Uni avec une mesure draconienne : mise en quarantaine pour tout arrivant sur son territoire.
Le monde est en train de changer sous nos yeux. Jusqu’ici les évolutions se faisaient lentement, on s’adaptait bon gré mal gré. Cette pandémie provoquera un bouleversement qui va changer
nos habitudes, nos comportements ou entrainera un effondrement non seulement de notre aveuglement comme le dit Fred Vargas mais de toute l’humanité.
Des manchots du zoo de Kansas City ont été invités le 6 mai, à découvrir le musée d’art et à admirer les toiles du Caravage et de Monet. L’objectif était de faire sourire. A moins que ce
soit une préfiguration du monde de demain.