8 mai
Aujourd’hui, ça y est, on déconfine. Des millions de gens attendaient cela, pouvoir s’aérer, se dégourdir les jambes, rencontrer ses amis et ses proches. Tout ne
sera pas autorisé, certes, mais nous avons du moins appris pendant cette période que bien des choses qui nous paraissaient indispensables ne sont pas si importantes.
Notre soulagement est bien naturel mais ne doit pas faire illusion. En 1938, de retour de Munich, un autre Edouard, Daladier, surpris de se faire acclamer par ses
compatriotes, marmonne « Ah ! les cons ! S’ils savaient ».
Ce déconfinement a été prévu, fixé, décidé par un homme seul, selon son bon vouloir de monarque, sans concertation. Ce doit être assez grisant de pouvoir faire la
pluie et le beau temps, jouer son petit Jupiter de carton-pâte, son docteur Folamour du virus invisible, imprévisible, redoutable.
Non pas en fonction d’objectifs atteints après que la pression épidémique ait diminué, sa circulation sous contrôle, les tests disponibles, les masques distribués à
tous.
Que les grandes surfaces, en prenant l’air patelin et doucereux des imposteurs de toujours, mettent en place un marché juteux tandis que se produisent des actes
d’incivilité liés à la crainte de pénurie, qu’importe ! Qu’un 2° pic ne soit pas complètement exclu par les scientifiques, balivernes ! Que les modélisations soient plutôt alarmantes, foutaise
!
Face à l’inconnu quant à la probable mutation du virus, à l’incertitude d’une date où vaccin et traitements efficaces seront mis en place, aux doutes concernant
l’immunité des patients ayant été touchés par le virus, déconfiner au petit bonheur la chance ne correspond ni à une exigence de précautions, quoi que ça coûte, ni à l’obligation de protéger la
population, limiter le nombre des décès. Et en appeler à la prudence les personnes vulnérables qui pourront sortir à leurs risques et périls c’est ubuesque.
Si le sujet n’était pas aussi grave on pourrait en rire, la conférence de presse d’hier avait tout d’une représentation de la Commedia dell’arte. Hélas ! nous ne
sommes pas de simples spectateurs, nous pourrions bien jouer les cobayes. Les rôles avaient été bien distribués, Arlecchino et Pantalone, Scaramouche et Matamore. Je laisse deviner qui se cache
sous ses masques de comédie. Vous aurez facilement reconnu l’absent, celui au masque noir avec un écusson tricolore.
Et, après avoir déconfiné, s’il faut à nouveau reconfiner, on reprochera à tous ces « gens qui ne sont rien » leur impatience d’avoir voulu vivre normalement qui a
conduit à prendre des décisions hasardeuses. Car, soyons-en sûr, les plaideurs responsables mais pas coupables nous referont le coup de celui qui n’a agi qu’à l’insu de son plein gré.
Nombre de décès pour 100.000 habitants % de morts par cas confirmés
• FRANCE : 38.53 18.82(le 2°plus élevé au monde après le Nicaragua)
• ALLEMAGNE : (Mme Angela MERKEL) 8.77 4.33
• DANEMARK : (Mme Mette FREDERIKSEN) 8.73 5.02
• FINLANDE : (Mme Sanna MARIN) 4.57 4.52
• NORVEGE : (Mme Erna SOLBERG) 4.06 2.07
• ISLANDE : (Mme Katrin JACOBSDOTTIR) 2.83 0.56
• NOUVELLE-ZELANDE : (Mme Jacinda ARDEN) 0.43 1.41
(Source Université Johns-Hopkins 7/05/20)
Population/Nombre de décès
CORSE : 340.000 / 67
ISLANDE :360.000 / 10
(Haute-Corse : +10 nouveaux cas positifs diagnostiqués ces deux derniers jours, alors que ce chiffre était resté stable depuis un mois ( Source ARS )