4 mai
Aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, je rends hommage au ministre de la santé. Il a dû remplacer au pied levé la ministre qui a choisi de déserter son poste à la première escarmouche, sans d’ailleurs que quiconque ne la regrette, le virus et la virago à la fois, c’était plus que l’on aurait pu en supporter. Il est le seul à savoir ce dont il parle et, en bon médecin de formation qu’il est, il tente de sauver son patient, c’est-à-dire nous. Et jeudi soir il aura à annoncer une bonne ou une mauvaise nouvelle à tous les impatients que nous sommes. Une bonne, et il pourra souffler. Une mauvaise et il se verra clouer au pilori. Il aura eu raison de vouloir responsabiliser les français pour qu’ils observent les gestes barrière et respectent le confinement jusqu’au bout. Hélas ! sa sagesse et sa prudence se sont vite heurtées à la volonté de ses maitres de culpabiliser le bon peuple ; c’est son indiscipline congénitale qui est responsable du report du déconfinement n’hésiteront-ils pas à dire. Comme si ce n’était pas le gouvernement auquel il appartient qui s’était montré incapable d’en créer les conditions. En effet il n’y a pas assez de masques dont le port, selon les autorités scientifiques, devrait être obligatoire dès que l’on quitte son domicile. Alors qui n’a pas pris les décisions qui s’imposaient depuis début janvier pour en produire, en France, en quantité suffisante ?
Aujourd’hui, fidèle à ses croyances et à son idéologie, le pouvoir s’en remet au marché et compte bien que les grandes enseignes du commerce se substituent à lui. Evidemment, elles vont essayer. Elles vendent bien des sapins de Noël, à Noël, des œufs de Pâques, à Pâques et des chrysanthèmes à la Toussaint. Pourquoi pas des masques à la Trinité. Ce qui, en plus, pourrait se révéler une bonne affaire.
Je ne doute pas de la sincérité et de la compétence du ministre de la santé. Encore un effort, monsieur le Ministre, pour convaincre vos supérieurs que c’est le rôle de l’Etat de protéger nos concitoyens. Ne laissez pas gâcher vos efforts par tous ces margoulins qui, en plus d’avoir été imprévoyants, se sont révélés incompétents et impuissants. Médecin, vous aviez une obligation de moyens, je veux bien vous en donner quitus, ministre, vous avez une obligation de résultats, et là nous sommes encore loin du compte.