Mieux vaut en rire, 17 avril 2020

homo confinus
homo confinus

17 avril
2120
Contre drolatique, suite et fin.
-Ours polaire, on vous écoute
- Bonjour mes amis, ce n’est pas simple pour moi de venir jusqu’ici. Et je vous propose que, l’année prochaine, notre assemblée se réunisse sur une île bénie des dieux, un peu plus près de chez moi. Vous pourrez en profiter pour admirer les aurores boréales et, avec un peu de chance une éruption de l’Eyjafjöll.
Cela dit nous n’avons pas à nous plaindre, nous les ours polaires. La banquise n’a jamais été aussi vaste et nous nous régalons à faire des concours de glissades sur les pentes glacées. Nous avons un public enthousiaste de phoques et de pingouins qui applaudissent des deux mains le vainqueur, sauf les manchots, bien entendu. Nous nous amusons aussi beaucoup à faire peur à quelques humains qui vivent dans des conditions inouïes et mangent de la glace sur un bâtonnet. Eux, passent leur temps à faire des trous dans la mer gelée pour y jeter de petites boules de neige qu’ils poussent avec une grande baguette et nous devons faire attention de ne pas nous prendre les pieds dedans. Nous en profitons pour attraper des poissons. Merci à tous de votre attention.
-Bien, je crois que chacun d’entre vous a pu s’exprimer librement. Je vous remercie tous de l’écoute attentive que vous avez accordée aux orateurs sans les perturber par un brouhaha de cris, d’invectives ou d’insultes dont l’histoire nous apprend que c’était l’habitude dans les assemblées parlementaires d’autrefois. Il m’appartient, en tant que président en exercice de vous dire quelques mots de conclusion avant que vous repartiez vers des horizons lointains retrouver les vôtres.
J’en profite pour vous annoncer ma grande fierté d’avoir enfin, bien après vous je le reconnais, réussi à faire entendre mon appel à libérer mon pays. Et je suis heureux de vous annoncer que mon pays outragé, mon pays brisé, mon pays martyrisé est enfin un pays libéré. Nous pouvons maintenant essayer d’y réimplanter quelques couples venus de loin.
Bien sûr, nous nous reverrons l’année prochaine, en2121. Ce sera l’année du centenaire de l’extinction de masse de l’homo confinatus qui aura été un véritable fléau, non seulement pour nous les ours mais aussi pour toutes les espèces animales et pour notre environnement
Mais maintenant, sans eux, le ciel est bleu, la mer est bleue, la terre est bleue comme une orange et les abeilles fleurissent vert.