8 avril
Aujourd’hui j’avais l’intention de vous dire le conte du perroquet de
Solentiname mais ce sera pour une autre fois. A la place c’est mon ras le bol que je veux exprimer. Du confinement ? Mais non, voyons. Ras le bol c’est peu dire, agacement, irritation,
exaspération seraient plus justes. Et quel est l’unique objet de mon ressentiment ?
GENI, c’est GENI.
Il y a quelques années, un mien cousin, féru de généalogie,
m’incita à m’inscrire à un site spécialisé, GENI, capable de me renseigner sur mes ancêtres. Et depuis je reçois régulièrement des rappels pour
souhaiter l’anniversaire d’un tel ou d’une telle, parents directs ou par alliance.
Et voilà qu’hier GENI m’envoie un mail « vous avez gagné des Record Matches ». Des record matches ? J’ouvre le mail. « Bonne nouvelle, GENI a trouvé 5 nouveaux Record Matches pour vous ». C’est
un peu comme si on m’avait annoncé que je venais de gagner le plus récent des smartphones et qu’il me suffisait de choisir la couleur de la coque. Je déroule donc le mail pour découvrir ce que
j’ai gagné. Dans la colonne de gauche, biographie succincte et photo d’un parent proche. Sur celle de droite, sa pierre tombale avec date et lieux de décès. J’en avais bien cinq. Plus bas, à
gauche, ma bio et ma photo. A droite, rien, vide, nada. Perdu ! Vous pouvez rejouer.
Non, non merci et je cours me réfugier chez C.C. Pas Claudia Cardinale, hélas mais le premier flic de France pour lui demander protection, puisqu’il meurt d’envie de nous tracer comme viande
touchée par la maladie de la vache folle. Tracking ou pas Tracking là n’est pas la question. Cet homme inspire la confiance, il a d’ailleurs précisé « à condition que cette technique respecte nos
libertés individuelles ». Là, je dois avouer que j’ai eu un moment d’hésitation, de doute, de suspicion. Il a beau donner l’impression de savoir ce dont il parle, je me dis, in petto, que moi,
quand je ne sais pas, je me tais et il me prend l’envie de lui chanter, comme Figaro, « Io non impugno mai quel che non so » (je n’affirme jamais ce que je ne sais pas).
Pris entre deux feux, entre GENI et le ministre (qui n’en est pas un disent les mauvaises langues) je retourne immédiatement écouter la suite de l’histoire du perroquet de
Valentina.