Mieux vaut en rire, 4 avril 2020

 

4 avril

Aujourd’hui j’adresse mes plus vives félicitations à Jean-Michel Blanquer pour avoir décidé d’une cuvée du bac 2020 hors norme. Ce sera un grand millésime, un peu comme le bac 68 ; j’en sais quelque chose c’est cette année là que je l’ai obtenu.
Je me demande pourquoi cette sage décision ne s’appliquerait pas non plus à d’autres domaines qui risqueraient d’être privés de lauréats autrement.
On pourrait ainsi décerner le titre de champion de France de foot à l’équipe arrivée en tête avant l’arrêt de la compétition, attribuer les médailles olympiques aux athlètes qui ont réussi la meilleure performance dans leur discipline durant ces six derniers mois.
Pour le Tour de France, c’est un peu plus compliqué, alors je proposerais volontiers que soit déclaré vainqueur de l’édition 2020, à titre posthume, Raymond Poulidor. Si quelqu’un a bien mérité de remporter cette épreuve c’est bien lui.
J’en profiterai pour donner la coupe du monde de foot, cette fois par anticipation et pour éviter le choix calamiteux du Koweït, à un pays qui ne fera pas de jaloux, l’Islande par exemple.
Mais il n’y a pas que le sport dans la vie, la culture ne doit pas être oubliée. Le festival de Cannes pourrait honorer un grand réalisateur avec une palme d’or pour l’ensemble de sa carrière. La palme est attribuée à (suspense le temps d’ouvrir l’enveloppe) Roman Polanski. Et personne, absolument personne dans la salle pour crier au scandale.
De même le prix Nobel de littérature est attribué à (suspense le temps d’ouvrir l’enveloppe) Gabriel Matzneff dans l’unique but de réjouir Bernard Pivot.
On peut étendre la méthode Blanquer à la politique. Cette année est prévue l’élection présidentielle aux Etats-Unis et, comme on le voit, le président étant tellement occupé par la situation actuelle comme d’aller de toute urgence fomenter, ni vu ni connu, un coup d’Etat au Venezuela et préoccupé par les pertes financières de son empire hôtelier il serait juste que Trump soit réélu d’office. En plus cela ferait plaisir aux évangélistes que je me repends d’avoir vilipendé hier. Après tout ces gens ont bien le droit de prendre la Bible au pied de la lettre ; il y a aussi dans la Bible plein de poésie et de sagesse.
Un verset de l’Ecclésiaste m’accompagne depuis des années et encore plus ces jours-ci :
« Il y a un temps pour vivre, un temps pour mourir ».