29 mars
Aujourd’hui, je vais vous faire une confidence, un aveu, une confession. J’ai toujours eu l’esprit moqueur, ce qui me valut quelque avanie d’une mienne maitresse. N’allez surtout pas imaginer que vais me montrer insolent, impertinent, persifleur, à l’égard de François. D’abord, parce qu’à son âge, il fait partie des personnes à risque dont il serait de mauvais gout de se gausser. Et je sais de quoi je parle. Ensuite parce que je sais que nombre de mes concitoyens trouveraient déplacé, et ils auraient raison, que je tienne des propos malséants à son égard.
Mais je dois admettre que son apparition, avant-hier, place saint Pierre, m’a fait froid dans le dos. De le voir, penché à sa fenêtre comme un simple quidam, à vingt heures tous les soirs dans nos villes et nos campagnes, urbi et orbi, comme on dit en latin, sous la pluie battante, était un spectacle rare. Et l’entendre parler à la cantonade, expression on ne peu plus appropriée pour désigner l’action de parler à des absents, avait quelque chose de tout à fait stupéfiant.
Habituellement, si l’on parle de sa fenêtre, c’est qu’on s’adresse à quelqu’un, dehors ou en face. Mais lui, il ne parlait même pas aux murs, une place par définition n’en a pas, ni même aux colonnes du Bernin qui, de toutes façons, seraient restées de marbre.
Les fidèles s’étaient envolés, comme par miracle. Seuls les pigeons continuaient leur train-train, indifférents aux propos du pontife, insatisfaits de ne plus pouvoir picorer les miettes des han burgers des touristes chinois renvoyés dare-dare derrière leur muraille.
Et il s’est obstiné bravement, a processionné seul (c’était plus prudent) derrière un crucifix qui, en des temps où l’on avait pas de professeur Raoult sous la main, avait, sans doute, produit un effet salutaire.
Le président est plus précautionneux que le saint-père, quand il s’expose au quatre vents. Et ne dédaigne pas de porter un masque, au demeurant inutile lorsqu’on est pas malade comme il l’affirmait il y a peu. Et, dans la même logique d’en commander un milliard aux chinois, et moi et moi.
Je me suis tenu, in petto, ce raisonnement simpliste, je vous l’accorde. Que le pape s’adresse aux chrétiens avec la langue de la foi, rien à redire même pour un mécréant comme moi. Mais en entendant un président de mauvaise foi nous prendre pour de crédules crétins me vient la tentation de me confiner chez les Chartreux.
Aujourd’hui, je vais vous faire une confidence, un aveu, une confession. J’ai toujours eu l’esprit moqueur, ce qui me valut quelque avanie d’une mienne maitresse. N’allez surtout pas imaginer que vais me montrer insolent, impertinent, persifleur, à l’égard de François. D’abord, parce qu’à son âge, il fait partie des personnes à risque dont il serait de mauvais gout de se gausser. Et je sais de quoi je parle. Ensuite parce que je sais que nombre de mes concitoyens trouveraient déplacé, et ils auraient raison, que je tienne des propos malséants à son égard.
Mais je dois admettre que son apparition, avant-hier, place saint Pierre, m’a fait froid dans le dos. De le voir, penché à sa fenêtre comme un simple quidam, à vingt heures tous les soirs dans nos villes et nos campagnes, urbi et orbi, comme on dit en latin, sous la pluie battante, était un spectacle rare. Et l’entendre parler à la cantonade, expression on ne peu plus appropriée pour désigner l’action de parler à des absents, avait quelque chose de tout à fait stupéfiant.
Habituellement, si l’on parle de sa fenêtre, c’est qu’on s’adresse à quelqu’un, dehors ou en face. Mais lui, il ne parlait même pas aux murs, une place par définition n’en a pas, ni même aux colonnes du Bernin qui, de toutes façons, seraient restées de marbre.
Les fidèles s’étaient envolés, comme par miracle. Seuls les pigeons continuaient leur train-train, indifférents aux propos du pontife, insatisfaits de ne plus pouvoir picorer les miettes des han burgers des touristes chinois renvoyés dare-dare derrière leur muraille.
Et il s’est obstiné bravement, a processionné seul (c’était plus prudent) derrière un crucifix qui, en des temps où l’on avait pas de professeur Raoult sous la main, avait, sans doute, produit un effet salutaire.
Le président est plus précautionneux que le saint-père, quand il s’expose au quatre vents. Et ne dédaigne pas de porter un masque, au demeurant inutile lorsqu’on est pas malade comme il l’affirmait il y a peu. Et, dans la même logique d’en commander un milliard aux chinois, et moi et moi.
Je me suis tenu, in petto, ce raisonnement simpliste, je vous l’accorde. Que le pape s’adresse aux chrétiens avec la langue de la foi, rien à redire même pour un mécréant comme moi. Mais en entendant un président de mauvaise foi nous prendre pour de crédules crétins me vient la tentation de me confiner chez les Chartreux.