Mieux vaut en rire, 20 mars 2020

20 mars
Vous les entendez, ou les lisez, tous ces intellectuels de mon âge, pontifier à qui mieux mieux leurs profondes réflexions sur la crise épidémique que nous traversons. Un pied dans la tombe et un autre sur une peau de banane comme disait un humoriste, ils se projettent dans un avenir qui ne leur appartient pas. Il faut leur pardonner, la sortie de crise pourrait bien signifier aussi leur sortie de scène. Ils espèrent sans doute que leurs beaux discours leur assureront une place de choix pour la postérité. Ils pondent des œuvres anthumes comme les auraient définies Alphonse Allais, à la différence près que les leurs ne sont pas drôles. De vieux pédants vaticinant sur le cours de leur monde qui s’effondre.
Les historiens sérieux, les vrais philosophes, les chroniqueurs sportifs chevronnés attendent la fin du conflit, de la crise, du match pour nous livrer leurs commentaires. Pas eux, ils anticipent et nous font le récit de ce qui n’est pas encore advenu. Qu’en savent-ils du résultat du match qui vient juste de commencer ? Il y aura-t-il des prolongations ? Le vainqueur désigné par tirage au sort s’il y a plus de malades que de lits ? Mais ce qu’il a de sûr c’est que les Finkielkraut, Onfray et autres Debray vont nous dégoter de derrière leurs fagots quelques tonneaux de raisonnements qui n’égaleront jamais la profondeur d’un La Fontaine, dont la fable pourrait s’appliquer plus à leur bêtise qu’à la peste (ou au Covid 19)
Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés.